C’est une vraie question qui nécessite toute notre attention. Je suis certaine que vous avez déjà été dérangé par les tics de langage de quelqu’un d’autre ou que vous appréhendez ceux que vous pourriez produire vous-même dans vos propres prises de parole.
Qu’est-ce qu’un tic de langage ?
Il s’agit d’un mot ou d’une expression utilisée de manière répétitive et involontaire par la personne qui s’exprime. Les tics de langage les plus courants sont les « euh » d’hésitation, les « voilà », « alors », « en fait », « bon », « donc », « du coup », « genre ».
« Voilà, alors, du coup, genre, en fait, nous allons faire comme ça… euh… bon, ok ? »
D’après vous, en quoi est-ce important de travailler sur ses tics de langage ?
Tout simplement, car ils peuvent devenir gênants à l’écoute et nuire à la crédibilité de votre message. C’est clair qu’entre nous, lorsque la personne en face de moi me parle de son produit en produisant des « euh » tous les 3 mots, je me demande à quel point elle maîtrise son sujet et si elle est convaincue par son offre ! Dans tous les cas, ça aurait plutôt tendance à me faire fuir !
« Alors euh, si vous rejoignez ma formation euh, Voxpreneur euh, je peux vous assurer euh, que vous allez vraiment euh vous sentir, euh, comment dirai-je, euh, beaucoup plus à l’aise à l’oral euh en toutes circonstances, et euh, que vous allez augmenter euh, votre chiffre d’affaires. »
Bref, vous l’avez compris, il est indispensable de travailler sur nos tics de langage pour qu’on nous écoute et qu’on nous prenne au sérieux !
Pourquoi avons-nous des tics de langage ?
Alors la première question à se poser c’est finalement « que signifient nos tics de langage ? » Qu’est-ce qu’ils expriment à notre insu ? En réalité, ils sont souvent liés à notre état émotionnel. Plus nous sommes stressés et anxieux, plus nous en produisons. Car ils traduisent notre mal-être et notre insécurité ! Et c’est donc tout naturellement que nous comblons les blancs dans notre discours.
Les tics de langage peuvent également signaler un manque de préparation ou une mauvaise habitude langagière ! Et dans tous les cas, ça se travaille !
5 techniques pour éliminer les tics de langage ?
Afin de pouvoir envisager d’éliminer ses tics de langage ou en tout cas les atténuer, il s’agit avant tout d’en prendre conscience. Pour cela, je vais vous proposer cinq techniques très simples à mettre en application, mais avant cela, permettez-moi de me présenter.
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Identifier ses tics de langages
Afin de prendre conscience de vos tics de langages, je vous propose de vous enregistrer en train de parler. C’est à mon avis le meilleur moyen de s’en rendre compte, même si ce n’est pas toujours agréable à entendre. C’est à mes yeux la méthode la plus efficace pour avoir un électrochoc garanti ! Car vous aurez « la preuve » à portée d’oreilles !
Vous pouvez également demander à un ami de relever pour vous, vos tics de langage les plus fréquents. Attention toutefois à accepter la critique et ne pas chercher à trouver des excuses et argumenter pour minimiser l’impact de vos tics de langage qu’il aura mentionné.
On n’est pas là pour vous juger, on est là pour constater de manière factuelle. Observez-vous tout simplement, avec bienveillance et notez vos tics de langage qui ressortent spontanément le plus souvent. C’est tout.
Pour la petite anecdote, je me souviens d’un camarade de formation qui n’arrivait plus du tout à suivre le cours tellement il était obnubilé par tous les « voilà » que produisait la formatrice. C’était tellement horripilant pour lui qu’il passait son temps à les compter en perdant le fil du contenu. Donc lorsque vos apprenants ou vos collaborateurs vous disent « vous savez, vous dites souvent le mot “voilà” », c’est une façon polie de vous faire prendre conscience qu’il serait grand temps de travailler sur vos tics de langage !
Une fois que nous avons identifié nos tics de langages, nous pouvons commencer à travailler dessus pour les atténuer, voire les supprimer complètement.
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Entrainez-vous avant vos prises de parole programmées
La deuxième étape consiste à vous entrainer. Préparez-vous bien à l’avance pour les interventions importantes que vous avez programmées. Plus vous aurez répété votre présentation en amont, plus vous la connaîtrez sur le bout des doigts et moins vous serez là à chercher vos mots et vos idées.
De plus, il vous sera beaucoup plus facile de gérer votre rythme d’élocution. Lorsque nous savons précisément quel message nous souhaitons transmettre et comment le délivrer, nous récupérons la maîtrise du temps. Nous pouvons donc nous octroyer le luxe de ralentir la cadence en parlant plus lentement et de manière plus claire et synthétique.
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Les silences : vos meilleurs alliés
Faites également des pauses régulières et utilisez ces moments pour réfléchir à ce que vous allez dire ensuite. Ne fuyez pas les silences, ils sont vos alliés pour structurer votre pensée ! Et en plus de ça, ces blancs permettent à vos interlocuteurs d’intégrer ce que vous dites.
Ils sont donc indispensables pour vous (pour structurer votre discours) et pour eux (pour appréhender et comprendre votre message).
Alors, assumez les silences ! Et si malgré tout vous êtes gêné, transformez ces blancs par une grande inspiration. Oxygénez-vous ! Cela vous laissera le temps de réfléchir à la suite de ce que vous voulez dire ! Et en plus, ça rendra votre discours plus digeste ! Respirable !
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Miser sur les mots de substitution
La quatrième étape consiste à remplacer vos tics de langages par d’autres mots ou expressions. Par exemple, si le fameux « euh » d’hésitation vous échappe souvent, remplacez-le par un silence assumé ou une autre expression comme « en somme ». Attention de ne pas faire de « en somme » votre nouvelle expression fourre-tout ! Avec parcimonie s’il vous plait ! Ayez plusieurs expressions sous le coude pour varier les plaisirs !
Par exemple, je me souviens d’un festival où j’avais passé plusieurs jours avec des jeunes qui disaient tout le temps « ouais, j’avoue ». J’ai tellement été surprise par cette expression, qu’elle m’a marqué.
Ensuite, à force de l’entendre un nombre incalculable de fois par jour, je me la suis inconsciemment appropriée en moins d’une semaine, ce qui m’a presque choquée lorsque je m’en suis rendu compte !
Choisissez donc vos mots de substitution avec soin et forcez-vous au début à les utiliser à la place de vos euh. Vous verrez que vous finirez par les reproduire machinalement avec l’habitude à force de répétition.
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Utiliser des phrases courtes
Pensez également à faire des phrases courtes. Les tics de langage s’incrustent le plus souvent lorsque nous cherchons nos mots. Plus nos phrases sont longues et complexes, plus nous risquons de nous perdre en chemin. Optez donc pour la simplicité afin de clarifier votre message et le rendre digeste. Allez droit au but !
Lorsque vous préparez votre texte, prévoyez une à deux lignes maximum par phrase. Et si ça dépasse, reformulez en découpant la phrase en deux ! D’où l’importance d’écrire son texte en amont ou de se chronométrer. Cela vous permet de tester la longueur des phrases et vous aide à simplifier et synthétiser si besoin, tout en variant le vocabulaire pour être plus concis.
Des résultats qui en valent la peine
Nous avons vu comment identifier et éliminer les tics de langage pour une communication plus fluide et professionnelle. Gardez en mémoire que cela demande de la pratique et de la patience. J’ai même envie d’ajouter de l’indulgence et de la bienveillance envers soi-même. Cela étant dit, les résultats en valent vraiment la peine, alors à vous de jouer ! Et si vous ressentez le besoin de vous faire accompagner pour diminuer votre stress et éliminer vos tics de langage, faites appel à un professionnel !
Pour aller plus loin, je vous offre le kit d’échauffement vocal Voxpreneur. À bientôt pour de nouvelles astuces pour être à l’aise avec votre voix !