Saviez-vous qu’un bébé est déjà « dur de la feuille » à partir de l’âge de 8 mois ? Et oui, il devient tout simplement plus sélectif dans les sons qu’il décide de reconnaître ou non.
Dans cet article, je vous explique comment nous apprenons à parler. Je vous invite aussi à vous inspirer de la communication des jeunes enfants pour capter votre auditoire.
Reconnaître les sons de sa langue
Vous connaissez l’expression « s’émerveiller comme un nouveau-né » ? Cela s’applique également dans le domaine de l’audition où les nourrissons sont capables d’entendre et de reconnaître tous les sons de toutes les langues du monde. Que c’est beau comme accueil !
Puis en grandissant, il se met à filtrer les sons pour ne garder que ceux qu’il entend le plus souvent autour de lui dans son quotidien.
Autrement dit, vers 6 mois il repère et reconnaît toutes les voyelles utilisées dans sa langue maternelle et vers 8 à 10 mois il a filtré les consonnes.
Et c’est comme ça que votre bébé de moins d’un an devient « sourd » en termes de perception des sons autres que sa langue maternelle ! Et oui, il faut pratiquer pour conserver cette faculté !
Pourquoi c’est important de filtrer les sons ?
En fait, c’est un processus naturel et indispensable. Capter tous les sons de toutes les langues du monde, c’est sympa, mais pas très pratiques pour parler et se faire comprendre de son entourage immédiat.
Pour être efficace et aller à l’essentiel, l’enfant est obligé de filtrer pour ne garder que ce qui est nécessaire à sa survie.
Le cas des enfants bilingues ou multilingues
Pour les enfants exposés à plusieurs langues, cette opération de filtrage est un peu plus longue à se mettre en place, car ils doivent trier quels sons appartiennent à quelle langue.
Cela va prendre quelques mois de plus que pour un bébé monolingue. Cependant, inutile de leur coller sur le dos une étiquette de « retard de langage », c’est juste qu’ils ont plus de boulot à faire pour détricoter tout ça, c’est donc normal que ça prenne plus de temps.
Apprendre à parler in utero ?
Il est intéressant de noter que les bébés captent déjà dans le ventre de leur mère l’intonation de leur langue maternelle. Sans entendre les voyelles et les consonnes distinctement à cause du milieu aquatique dans lequel ils baignent, ils reconnaissent déjà la prosodie.
La prosodie fait référence à la manière dont les sons du langage sont utilisés pour transmettre des significations supplémentaires, en plus du sens littéral des mots. Cela inclut des éléments tels que l’intonation, le rythme, le stress, la durée et le ton de la voix.
L’étude de Peter Hepper
C’est quelque chose qui était pressenti depuis des années, mais c’est surtout l’étude de Peter Hepper en 1991 qui l’a mis en avant.
Pour cela, il a testé la capacité des enfants à la naissance de reconnaître un générique d’une émission de télévision que leurs mères écoutaient pendant qu’elles étaient enceintes !
Et il est clair à leur comportement que ceux qui l’avaient entendu in utero le reconnaissait dès les premières notes, contrairement aux autres bébés qui restaient indifférents.
Assembler les sons pour comprendre le sens
Identifier les sons de sa langue maternelle, c’est bien, mais ça ne suffit pas encore pour parler. Pour cela, il faut encore comprendre comment les assembler pour en faire des mots par groupe de sens et des phrases. Or c’est une étape assez délicate.
Souvenez-vous lorsque vous étiez à l’école en cours de langue étrangère, c’est exactement le même processus.
Au début, nous sommes assaillis par un flot de paroles continues et c’est assez difficile de repérer dans cet audio les articles, les noms, les verbes, la fin d’une phrase, le début de la suivante.
À nos oreilles, nous entendons seulement un son continu sans pauses. D’où l’importance de ne pas parler trop vite et de prendre le temps de faire des pauses.
C’est l’occasion d’en profiter pour respirer et cela facilite le travail de découpage des sons pour notre interlocuteur, ce qui lui permet de mieux comprendre notre message !
Pourquoi certaines langues étrangères sont plus difficiles à apprendre que d’autres ?
Saviez-vous que chaque langue utilise une gamme de fréquences bien définie ? C’est pour cela qu’il nous est si difficile de comprendre les coupures des mots dans une langue étrangère !
À titre d’information, les fréquences du français se situent sur une bande assez étroite de 1000 à 2000 Hz. Quand on sait que les fréquences de l’anglais britanniques démarrent à 2000 Hz jusqu’à 16 000 Hz, pas étonnant que les Français aient autant de mal à apprendre l’anglais !
L’anglais américain quant à lui se situe entre 1000 et 4000 Hz ce qui le rend plus accessible à un Français !
Plus la bande de fréquences est large dans une langue, plus il sera facile pour ce locuteur d’apprendre d’autres langues surtout si les sons de cette langue cible sont compris dans ceux de sa langue maternelle.
Typiquement, nous avons tous pu constater à quel point apprendre des langues étrangères semble tellement plus facile pour les germanophones ou encore les langues slaves comme le russe.
Communiquer avant même de savoir parler
Avez-vous déjà remarqué comment les bébés peuvent entretenir des conversations avec des adultes avant même de savoir parler, rien qu’avec des vocalises (bébé qui babille) ? Ces interactions sont essentielles pour acquérir les bases de la communication.
Interagir pour s’adapter
En imitant l’intonation et les gestes des adultes, ils sont capables de comprendre le sens du message transmis et de communiquer sur leurs propres émotions, tout en s’entraînant à maîtriser leur respiration et les muscles nécessaires pour produire la parole.
Ce que je trouve remarquable, c’est que finalement, nous avons tous cette capacité à nous adapter à notre interlocuteur depuis notre plus tendre enfance. Pas question d’être timide, les bébés interagissent et reproduisent spontanément les sons des adultes avec qui ils communiquent, autrement dit ils sont excellents pour reformuler ce qu’ils entendent.
Finalement, c’est en faisant l’effort, tout en s’amusant, d’interagir avec les adultes pour créer du lien que les bébés apprennent les bases de la communication.
En tant qu’adulte, cultivons notre capacité d’écoute
Quand je vois comment de nombreux entrepreneurs n’osent pas parler de leur activité à leurs futurs clients ou des managers qui hésitent à transmettre leurs émotions à leurs collaborateurs, j’aimerais vous rappeler que nous avons tous cette faculté innée d’être pleinement à l’écoute et disponible pour notre interlocuteur.
En grandissant, nous sommes devenus timides pour interagir et transmettre nos émotions alors que c’est un processus naturel et sain pour créer du lien en s’amusant.
Reconnectez-vous à votre âme d’enfant qui sait s’émerveiller du bonheur d’échanger avec autrui, pour passer un bon moment pour apprendre l’un de l’autre.
Ce bébé qui sait entendre au-delà des mots ce que vous essayez de lui transmettre et qui reformule spontanément pour s’assurer qu’il a bien compris.
Regardez comment vous vous comportez avec un bébé. Lorsqu’il a « reformulé » en « imitant votre tour de parole » vous êtes tellement content qu’il vous ait « compris » que naturellement vous vous livrez davantage.
Offrez cette qualité d’écoute à vos interlocuteurs, vos futurs clients, vos collaborateurs et partagez cette joie de la rencontre en toute simplicité.
Dans le cadre de mes accompagnements sur la voix, je vous propose tout un tas d’exercices concrets pour vous réconcilier avec votre voix et en faire une véritable alliée.
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